Mon enfant fréquente la garderie tous les jours. Il s’y ai fait de nombreux amis et s’amuse beaucoup. Quelquefois, il ne veut pas revenir à la maison en fin de journée trop occupé à terminer son activité. Nous ne prévoyons pas de voyage cet été. Je me demande s’il ne va pas s’ennuyer en vacances avec nous. L’éducatrice me dit qu’il a besoin de vacances qu’en pensez-vous ?

Je partage totalement l’opinion de l’éducatrice de votre enfant. Pour l’enfant le jeu est un travail d’exploration, d’imagination, de manipulation. C’est un travail qu’il exerce passionnément près de 10 heures par jour en groupe. La vie de groupe génère du bruit, des cris, des pleurs, des demandes, de l’agitation : le fourmillement de tout ce petit monde crée un environnement sonore très irritant à la longue.

La fréquentation régulière d’un milieu de garde demande une gestion du temps très serrée. Les horaires familiaux bousculent parfois le rythme naturel de l’enfant. « Vite, vite, vite, on s’habille. Vite, vite, vite, on s’en va à la garderie. Zut, zut, zut, la circulation. » De plus, la vie de groupe représente de nombreux défis sociaux. L’enfant doit partager l’espace, la proximité des autres, les objets, la disponibilité de l’adulte. L’enfant vit des frustrations; il doit attendre son tour pour parler, pour avoir son verre de lait, pour obtenir un jouet, pour avoir le privilège d’être le premier de la file qui déambule. Les vacances lui permettront de ralentir le rythme, de réduire son stress, en prenant son temps sans être bousculé par les parents anxieux d’être à l’heure au travail ou par les amis de la garderie. Les vacances permettront surtout de se retrouver en famille dans un contexte de plaisirs, de détente. L’enfant a besoin de pauses-tendresses, d’activités partagées. Ces moments de rapprochements familiaux indiquent clairement à l’enfant qu’il est assez aimé pour être inclus dans les projets de ses parents.

Prendre du temps avec son enfant c’est l’aimer, c’est lui dire qu’on le choisit, qu’on le considère assez important pour partager avec lui ce temps privilégié des vacances. Je vois beaucoup plus dans ma pratique des enfants qui s’ennuient de leurs parents que de leurs amis. Redonnons à nos enfants la place qui leur revient, une place près du cœur.