Mon fils de quatre ans se déguise en princesse. Je le vois parfois affublé d’une robe rose trimbalant un sac à main. Il s’amuse à la dînette avec les filles. Ces attitudes exaspèrent son père qui se demande pourquoi son fils se travestit. Devons-nous nous inquiéter de ces jeux de filles?

En jouant à la dînette, à la coiffure ou au pompier, le petit garçon explore les deux mondes, celui de son sexe et celui du sexe opposé. On peut parfois observer chez les filles le même phénomène. Ainsi, la fillette qui tente d’uriner debout expérimente la différence.

Le processus de construction de l’identité se fait progressivement. Les petits prennent conscience de la différence des sexes vers l’âge de 20 mois. L’enfant s’identifie d’abord à la personne la plus proche de lui; souvent la mère. Le petit garçon et la petite fille diront tous les deux qu’ils veulent devenir une maman plus tard ou encore qu’ils portent un bébé dans leur ventre. Le garçon a donc à repousser cette identité féminine pour édifier son identité masculine. On retrouve d’ailleurs quatre fois plus de travestisme infantile dans les jeux de garçons que dans ceux des filles.

Certains se déguisent en princesse ou en fée et veulent se maquiller comme maman. Il faut accepter les jeux. Peu à peu, le garçon comprend qu’il s’agit de jeux de «faire-semblant». «Tu t’amuses à te déguiser. C’est amusant de faire semblant d’être une fée, une sorcière ou un docteur. On sait tous les deux que ce n’est pas pour vrai.» En réagissant hostilement, le parent apporte une attention particulière. L’enfant peut poursuivre son voyage dans le monde des filles pour susciter l’attention, pour faire réagir, pour s’opposer.

Si, par contre, la confusion sexuelle perdure, que le garçon paraît malheureux de son sexe, dit souhaiter être une fille, nie être un garçon, ne développe pas les intérêts en lien avec son propre sexe et démontre un inconfort à un tel point qu’il veut être débarrassé de son pénis ou le cache, il est conseillé de consulter un spécialiste.