Stagiaire de deuxième année dans le groupe des 3 ans. Claudine se questionne sur son implication avec les enfants en situation de jeux. Doit-elle s’impliquer dans les jeux des enfants ? Doit-elle s’investir dans les bricolages avec son groupe en bricolant avec eux ? Jouer avec l’enfant dans le coin imitation… Mais jusqu’où peut-elle aller dans le jeu ?

Elle se propose de parler avec son éducatrice-guide afin de connaitre son opinion.

Manon, son éducatrice-guide a bien des choses à dire sur le sujet. En effet, elle a pu observer Claudine à plusieurs reprises jouer avec les enfants dans le coin imitation mais sans porte peu attention aux autres enfants. Dès son arrivée au CPE, elle est sollicitée pour jouer avec un petit groupe et souvent  les mêmes enfants. Son éducatrice–guide a pu remarquer que Claudine supporte peu les enfants en situation de conflits. Manon doit souvent intervenir pour aider à la résolution de problèmes alors que Claudine s’amuse avec Zoé, Catherine et Pierre-Luc. Face à ces observations Manon expose son point de vue à Claudine…

Être éducatrice est avant tout de créer des liens significatifs en passant par le jeu et ce dans le plaisir d’être ensemble. Lorsque Claudine se prête au jeu au même titre qu’un enfant, le groupe ne peut la voir comme un adulte en qui il peut avoir confiance. Son rôle n’est pas de jouer mais de faire jouer l’enfant par sa présence. Son implication dans les jeux  ne lui permet pas d’observer pour mieux connaître le groupe, elle est en contact seulement avec 2 à 3 enfants à la fois. Le groupe ne peut voir Claudine comme une adulte mais plus comme une coéquipière. Dans ces conditions, il est plus difficile pour Claudine de se faire respecter dans ses demandes. Lorsqu’elle prend des attitudes de fermeté, elle n’est pas écouté, les enfants ne lui portent pas attention, elle est peu significative pour eux dans un rôle d’éducatrice.

Manon explique à Claudine que lorsqu’elle prend le temps d’observer les enfants par exemple dans une activité de bricolage elle peut :

  • Soutenir l’évolution du groupe.
  • Aider les enfants plus en difficulté.
  • Développer des stratégies pour stimuler la découverte et l’intérêt des enfants.
  • Intervenir pour les encourager à poursuivre.
  • Reconnaitre les forces de chacun.

Le fait de participer au même titre qu’un enfant, il est difficile de voir le découragement du petit qui prend conscience d’être bien loin de faire aussi bien que l’adulte.

Après cette discussion, Claudine se propose de changer certaines attitudes qui nuisent à sa relation avec les enfants. Par exemple, en jeux libres elle veut s’impliquer d’une toute autre façon. Prendre le temps d’observer les enfants et relancer le jeu en proposant par exemple à Jonathan qui a fait une super tour avec les blocs de lui montrer comment faire. Cette approche valorise l’enfant qui est l’auteur de la tour et apporte des idées nouvelles aux enfants qui s’y intéressent. Claudine suscite alors l’intérêt des enfants et le jeu peut se poursuivre. Ce qui lui permet d’aller voir les autres coins de jeux et de stimuler par exemple la bonne idée de Juliette dans le coin imitation, qui a pris deux boîtes de papier mouchoir vides dans le matériel de récupération pour se faire des souliers. Elle remarque aussi une nouvelle amitié entre Marie-Pier et Arienne qu’elle trouve bien pertinente. Elle prend alors le temps d’aller les voir et de leur dire qu’ensemble elles s’amusent très bien.

Maintenant, lorsqu’un enfant lui demande de jouer, Claudine laisse l’enfant prendre le contrôle du jeu, elle tente de susciter l’intérêt par des questions l’incitant à la découverte, son enthousiasme permet de laisser l’initiative qui revient au petit explorateur.

Claudine reconnait que jouer avec les amis(es) de son groupe c’est avant tout avoir du plaisir et partager un moment privilégié avec eux !!!