Par Sylvie Garceau, décembre 2015

Depuis plusieurs années, le réseau des services de garde au Québec est touché par des coupures dans les budgets.  Ce manque à gagner touche de différentes façons le quotidien des travailleurs en petite enfance.  Les gestionnaires du réseau tentent par tous les moyens d’éviter les répercussions pouvant réduire la qualité des services offerts aux enfants et à leur famille.  Toutefois, ce défi est de plus en plus grand et les ressources financières sont de plus en plus petites.  Donc, le personnel éducateur en petite enfance se voit offrir différentes options dans le but de faire une restructuration du travail.  Plusieurs  décisions administratives sont prises selon les besoins des différents milieux de garde.  Cette réorganisation peut affecter les heures de travail, les tâches du personnel, les réunions pédagogiques, etc.  Certains milieux offrent à l’éducatrice du temps de préparation pédagogique.  Cette période est-elle un luxe ou une nécessité ?  Devons-nous retirer ces heures afin de faire face à cette réduction de financement.  Quels seront les impacts d’une telle décision ?

Les heures de préparation pédagogique sont utiles pour:
Voici quelques exemples de ce qui peut être réalisé pendant cette période et qui ne peut pas être fait lorsque le personnel éducateur est en présence des enfants.
– Effectuer la planification des activités de groupes, de sous-groupes ou individuelles en lien avec les observations recueillies;
– Mettre en œuvre la planification de l’accueil de tous les enfants y compris l’intégration des enfants handicapés ou ayant des besoins particuliers;
– Organiser ou créer du matériel pédagogique et planifier la structuration des lieux;
– Se documenter ou approfondir ses connaissances: développement de l’enfant, maladies spécifiques ou handicaps, santé et sécurité au travail;
– Approfondir sa réflexion du programme éducatif et s’approprier les différents cadres de références en lien avec les saines habitudes de vie, l’activité physique, les programmes d’habiletés sociales ou d’éveil à la lecture et à l’écriture.  Ex: Accueillir la petite enfance, Gazelle et Potiron, Brin d’ami, etc.;
– Réaliser des rencontres de soutien pédagogique ou des échanges avec des collègues sur différents sujets;
– Établir des contacts et un partenariat avec des ressources communautaires;
– Réfléchir à ses pratiques, faire une autoévaluation de son travail.

Assurer la qualité des services
En tant qu’éducatrice, je reconnais l’ampleur et l’importance du travail que nous effectuons auprès des enfants de nos services de garde.  Nous participons activement à la vie de nos milieux.  Nous sommes disponibles à soutenir les enfants dans le développement de leurs compétences et nous les guidons à travers leurs expériences.  Au quotidien, nous sommes des témoins privilégiés des manifestations de l’évolution du développement de chaque enfant sous notre responsabilité.  Nous voulons sincèrement leur offrir un milieu stimulant qui répond à leurs besoins et qui tient compte de leur niveau de développement.  Alors, comment pouvons-nous y arriver si nous ne pouvons pas bénéficier de temps pour effectuer cette préparation pédagogique?

Donc, reconnaissons l’importance et les impacts positifs d’une préparation pédagogique adéquate:
– Activités ludiques et variées, adaptées aux besoins des enfants;
– Élaboration d’interventions pédagogiques;
– Aménagement des lieux accueillants en considérant les intérêts des enfants du groupe;
– Mise en œuvre d’outils pédagogiques;
– Périodes de jeux actifs disponibles, activités extérieures suffisantes et diversifiées;
– Mise en place d’un programme d’habiletés sociales;
– Valorisation et soutien du jeu de l’enfant;
– Soutien aux enfants handicapés et ayant des besoins particuliers;
Bref, tout le travail du personnel éducateur repose sur une préparation adéquate et un processus d’intervention éducative de qualité.

 

Enquête grandir en qualité 2014. 
Accueillir la petite enfance, le programme éducatif des services de garde du Québec