Mon fils de quatre ans a des tics. Il cligne des yeux à répétition. Je lui fais remarquer et lui demande d’arrêter mais rien n’y fait. Qu’est-ce que je peux faire pour l’aider ?

Les tics sont des mouvements rapides, répétés et involontaires. Ils sont parfois accompagnés d’agitation. Ils cessent durant le sommeil et peuvent être contrôlés par la volonté plusieurs minutes particulièrement lors d’activités nécessitant une dépense massive d’énergie physique. Ils apparaissent dès l’âge de quatre ans et 10% des enfants d’âge scolaire en auraient (1).

Les tics expriment une tension non évacuée par des gestes ou des mots qui libéreraient l’enfant de la pression qu’il ressent. La plupart du temps, ces mouvements se manifestent, durant une courte période, lorsque l’enfant vit des perturbations passagères. Le passage à la maternelle, l’arrivée d’un bébé, le décès d’un proche ou un déménagement par exemple, peuvent déclencher un stress. L’enfant tente alors de s’adapter aux changements, de composer avec son monde affectif d’une manière peu adaptée. Il nous envoie alors un signal d’alarme.

Certains enfants qui ne vivent pas de perturbation émotionnelle passagère développent tout de même des tics. Les enfants qui ressentent une forte pression éducative peuvent exprimer leur tension par des tics. Doit-il exceller dans un sport ? Doit-il se contenir et être sage alors qu’il a de grands besoins moteurs ? Pense-t-il qu’il doit obéir ou retenir sa colère afin de garder l’amour de ses parents ? A-t-il l’impression qu’il doit donner l’exemple comme aîné ?

La réaction des parents à ces manifestations de malaise déterminera en grande partie l’évolution du tic. En lui ordonnant d’arrêter, nous augmentons la tension intérieure et le laissons seul avec sa détresse émotionnelle. L’ironie et les remarques désobligeantes font croître l’anxiété et intensifient son besoin de liquider sa tension.

Un enfant, qui a des tics, a besoin d’être apaisé, compris et soutenu dans ce qu’il vit. Il nous exprime clairement qu’il est en difficulté.

  • Ne lui demandez pas d’arrêter.
  • Montrez-vous disponible.
  • Tentez de découvrir ce qui provoque cette tension. Observez quand les tics se manifestent.
  • Parlez avec lui des causes possibles du malaise. « Je pense que tu es inquiet de … Je pense que tu aurais besoin de … ».
  • Prenez le temps d’accorder une pause tendresse quotidienne. Ce moment privilégié deviendra un moment spécial où il en viendra à vous confier ce qui le trouble.
  • Explorez des moyens de liquider la tension :
    • Autoriser l’expression des sentiments sans qu’on le juge.
    • Dire ce qui ne va pas.
    • Bouger, aller jouer dehors, faire du sport ensemble.
    • Dessiner, peindre.
    • Faire des exercices de relaxation.
    • Profiter d’un massage.
    • Lui permettre de décider certaines choses.
  • Laissez-vous du temps. Souvent ces manifestations sont passagères.

Si les tics durent, s’identifient, se multiplient, vous gênent ou sont devenus insupportables pour votre enfant, parlez-en à votre médecin ou consulter un psychologue ou un psychoéducateur.

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Tiré de Ifergon, Harry, Étienne, Reca (1998) Mais qu’est-ce qu’il a donc dans la tête ? J’ai lu – Bien-être Hachette Littératures.