Spécial vestiaire – La gestion des moments d’attente au vestiaire
Peut-on limiter l’attente au vestiaire ?

Comme à tous les matins Carole éducatrice des 3 ans amène son groupe au vestiaire pour s’habiller. Ce moment est souvent accompagné de bousculades, de cris, de je ne suis pas capable, de je ne trouve pas ma salopette, etc. Carole tente de répondre aux besoins et demandes des enfants. Les plus rapides à l’habillage doivent attendre les autres.

La routine de l’habillement est souvent une source de stress pour l’éducatrice qui se trouve à gérer plusieurs demandes à la fois. Les limites physiques du vestiaire, le nombre d’enfants à s’habiller en même temps, le soutien requis à ceux dont les habiletés motrices sont limitées sont des facteurs importants pour l’organisation de ce moment. Plus l’enfant est jeune plus il dépend de l’adulte pour exercer cette routine.

L’enfant de 18 mois – 2 ans a besoin de manipuler ses vêtements, de les sentir, de les lancer, d’essayer de les mettre. Par exemple, il va mettre les mitaines ou le chapeau dans ses pieds. C’est un explorateur, il a besoin de faire les choses de différentes façons. Ses expériences lui permettront de raffiner ses gestes. Le petit doit apprendre à reconnaître ses vêtements avant de commencer à s’habiller. Il est plus pertinent que l’habillage soit fait dans le local. De cette façon, l’éducatrice risque moins de le retrouver dans les toilettes ou à vider des bacs. L’encadrement dans un espace connu facilitera la concentration à la tâche.

Pour les 2-3 ans, la motricité fine est un peu plus présente dans les gestes routiniers. Par exemple, il est capable de mettre sa tuque l’ayant déjà expérimenté dans le passé. Par contre, son manque d’organisation temporelle (l’ordre des choses) va faire en sorte qu’il peut mettre ses bottes avant sa salopette. Il a besoin de faire des essais et erreurs pour apprendre. Il enfile avec plus de facilité son manteau, son chapeau puisque cet exercice demande moins de précision. Alors qu’il éprouve plus de difficulté à boutonner et à relever sa fermeture éclair, son niveau de motricité fine et de la coordination est en apprentissage.

L’enfant de 3-4 ans démontre de plus en plus d’habiletés motrices pour s’habiller. Il est plus capable de finaliser ses attaches, ses boucles. Sa motricité fine est beaucoup plus développée. À cet âge l’entraide est une belle façon de valoriser ses compétences. Il est parfois difficile de concilier deux choses en même temps, soit parler et s’habiller. Malgré ses acquis en motricité, la période de l’habillage peut parfois être longue. Les besoins différents de chacun demandent à l’éducatrice de faire preuve de créativité pour répondre au développement de l’enfant. L’utilisation de livres ou l’entraide sont des moyens souvent exploités par l’éducatrice. Le matériel nouveau et pertinent peut davantage permettre à l’enfant d’être plus respectueux des consignes. Le peu d’espace qu’offre le vestiaire oblige d’avoir du matériel adapté à ce moment. De plus, l’éducatrice occupée à la tâche doit mettre en place des jeux sécuritaires, qui demandent peu de rangement et apporte du plaisir dans l’attente. Voilà une belle forme de respect ! Les idées proposées vous demanderont d’utiliser les murs à proximité du vestiaire et des bacs en permanence sur les lieux. Ils permettront de dégager l’espace, de donner la chance aux enfants un peu moins rapides de faire des apprentissages à leur rythme.

  • Fixez une grande feuille au mur et accrochez des crayons sur corde élastique pour dessiner.
  • Appliquez au mur un mandala géant (dessiné sur une feuille) avec des crayons sur corde élastique.
  • Utilisez l’objet de stimulation les pochettes cachettes pour y insérer des objets de manipulation. (Vous trouverez sur mon site à la rubrique objets de stimulation une photo des pochettes cachettes).
  • Placez à proximité du vestiaire le tableau d’activités le bâton magique (Vous trouverez sur mon site à la rubrique objets de stimulation une photo du Bâton Magique).
  • Photocopiez et agrandissez des pages de livres de types où suis-je? Mettez les copies au mur avec une feuille de plexiglas par-dessus pour les protéger.
  • Mettez dans un grand encadrement une feuille polystyrène(styrofoam), placez autour des cordes élastiques avec des petits marteaux en plastique, mettez sur la feuille des tee de golf ( ce jeu sert de planchette pour enfoncer les tee de golf un peu comme des clous).
  • Installez au mur des petites boîtes avec couvercles (boîtes à serviettes humides)de différentes hauteurs et mettez-y des objets de manipulation pour les petits.
  • Préparez-vous un bac d’objets inusités à faire découvrir aux plus grands. Ce bac reste au vestiaire et ne peut-être utilisé qu’a cette période pour garder l’intérêt de l’enfant. Bac à coquillages, bac à mini-pièces de casse tête disparates (comme un bac à riz mais moins exigeant pour le rangement).
  • Prenez en photos les enfants dans des poses rigolotes, faites agrandir et affichez les photos. Les enfants peuvent jouer à reprendre les mêmes poses durant l’attente.
  • Fixez au mur une grande pièce de tissu en feutrine, installez des rouleaux à cheveux de différentes grosseurs. Les enfants peuvent les lancer dessus sans bruit et surtout sans danger. (idée développée par le CPE Caroline à Laval).

Ces idées pourront certainement faire patienter les enfants au vestiaire. Le principe n’est pas de mettre toujours en action l’enfant sans jamais lui faire vivre de l’attente, mais plutôt d’alimenter ces moments. Pour ce qui est de l’attente dans les délais, attendre son dîner, attendre pour jouer, attendre son tour, attendre dans l’auto, attendre…la vie s’en charge bien !

Bonne préparation en attendant l’hiver!