Holla, la visita, Holla la visita !!! Un accueil bien invitant que nous avons eux auprès de jeunes enfants de 3-5ans. En mai dernier, six étudiantes se sont envolées pour Cuba afin de terminer leur formation de trois ans en techniques d’éducation à l’enfance du Cégep Régional de Lanaudière à l’Assomption. Dans le cadre d’un stage final de deux semaines dans une garderie de la région de la Lisa à Havan ces étudiantes ont été baignées à l’éducation Cubaine.

Que nous soyons à différents endroits dans le monde, il est toujours étonnant de constater que les enfants restent tous les mêmes dans leurs besoins. Le besoin de jouer pour apprendre, de bouger, de se sentir aimé et apprécié par l’adulte qui en prend soins. C’est dans ce contexte, que nous croyons qu’il se développe et fait ses apprentissages. Notre expérience nous a permis d’observer que la façon de répondre aux besoins est bien différente d’un pays à l’autre.

Cuba est un pays avec aucune ressource naturelle. La valeur qu’il accorde à l’éducation est fondamentale, la richesse du pays est avant tout leur cerveau.

Très jeune à la garderie, les enfants sont exposés à des notions de mathématique, d’écriture, de diction, d’histoire du pays etc. Le programme éducatif est bien structuré et inspiré de la Russie dont le premier objectif est le développement cognitif de l’enfant.

Dans ce type de pédagogie plutôt fermée, nous constatons plusieurs différences dans les attitudes et comportements avec les enfants du Québec. Par exemple :

    • Peu de moyens pour résoudre leurs problèmes autres que les coups et les cris.
    • Manque de créativité dans leurs jeux.
    • Difficulté à prendre de l’initiative dans les activités de l’éducatrice.
    • Attente de solutions de l’adulte.
    • Éprouve des limitations dans des jeux simples (casse-tête, mémoire, encastrement) etc.
    • Confronte rarement l’adulte dans son autorité.
    • Incapable de faire des choix.
    • Expose peu leurs besoins à l’adulte.

Regard_sur_les_enfants_d_ailleur_1Il a été étonnant de voir les enfants inactifs lors d’une activité qui demandait d’explorer et manipuler des objets différents dans un sac. Instinctivement ils ont tous pris le sac et ils se sont assis en attente de directives de l’adulte. Après un certain temps, quelques enfants se sont cachés pour regarder le contenu de leur sac. Voyant l’adulte qui encourage ce geste et supporte les découvertes, l’ensemble du groupe a poursuivi dans le même sens.

 

Les éducatrices favorisent davantage :

    • Les apprentissages cognitifs.
    • Les locaux divisés par jeux de rôles
      (la coiffure, la pharmacie, l’hôpital) etc.
    • Les connaissances utiles à la vie courante (les couleurs, les chiffres, la poésie) etc.
    • La danse et le chant.
    • Les objectifs à atteindre selon l’âge.
    • Les activités fermées.
    • Les interventions directives en apportant des solutions dans les conflits que vivent les enfants.
    • Le travail conjoint avec le milieu scolaire.
    • Les interventions à distances.
    • L’horaire est fixe et orienté sur des activités d’apprentissages.
    • Le ratio est de 29 enfants pour un groupe de 3 ans avec deux éducatrices.
    • Les comparaisons pour motiver l’enfant à l’apprentissage.

regard_sur_les_enfants_d_ailleur_2Devant l’activité des sacs à surprises, il a été surprennent de réaliser comment les éducatrices Cubaines éprouvaient de la difficulté à suivre l’enfant dans ses actions tout en respectant la façon de jouer avec le matériel offert. Ils ont demandé quoi faire avec les objets dans le sac ? On donne le nombre de bâtons trouvés dans le sac ? Je demande les couleurs? Je leur dis de remettre dans le sac?

Non, non lui dit une stagiaire. Nous observons ce que les enfants font avec les objets. Ouf quel défi !!!! Nous sommes incapables d’être avec l’enfant et ne rien faire nous ont-elles dites….

Une telle réaction peut nous faire réagir. Mais, devant une aussi grande ouverture à notre pédagogie ouverte nous avons pu faire la démonstration de notre approche. Notre présence dans le milieu a permis au personnel en place d’observer les comportements des enfants dans un contexte plus ouvert, de mettre en application certaines attitudes plus démocratiques, de s’impliquer davantage dans les jeux des enfants tout en constatant le plaisir d’être avec eux.

Une expérience enrichissante pour tous!

Un merci bien spécial à deux stagiaires Roxane Sylvain et Marie-Éve Desrochers  pour leurs observations qui ont permis de faire la rédaction de ce texte ainsi que les photos de l’activité du sac magique.

 

Josée Lespérance

Enseignant