Alors que j’étais affairée à payer mes articles à l’épicerie, mon fils a pris du chocolat et un petit jouet. Je n’ai rien vu et il a sorti ses petits larcins de sa poche plus tard à la maison. Comment dois-je aborder ce problème avec lui? Dois-je m’inquiéter?

Tout dépend de l’âge de votre fils. Les petits ramassent ce qui est à la portée de leur main. Ils ne distinguent pas prendre et voler puisqu’ils n’ont pas encore acquis le sens de la propriété. D’ailleurs, les enfants d’âge préscolaire montrent parfois les objets «pris au vol» à leurs parents, innocemment comme une découverte à partager.

Vers 7-8 ans, l’enfant reconnaît ce qui lui appartient et peut savoir alors ce qu’on ressent lorsqu’on se fait prendre nos affaires. À cet âge, le geste de voler prend le même sens que chez l’adulte. Quel que soit l’âge de l’enfant, il faut rendre les objets volés en emmenant l’enfant. Il est nuisible de traiter l’enfant de voleur mais essentiel de ne pas laisser l’événement passé inaperçu. Si le parent n’intervient pas, il se met en position de complice. «Je suis ton parent et je suis là pour t’apprendre ce qui est interdit.» S’il se cache derrière vous, n’insistez pas, l’humiliation n’est jamais constructive. Il participe au geste de réparation et apprend ainsi l’interdit. «Je ne peux pas te laisser prendre les choses des autres. Tu ne serais pas content si quelqu’un prenait tes affaires. Tu dois savoir commander à tes mains et les arrêter lorsqu’ils veulent prendre des choses.»

Dans certains cas, l’enfant prend un objet qu’on lui a refusé. L’objet doit aussi être retourné et clairement identifié. «Je reconnais la petite voiture que tu voulais et que je t’ai refusée. Tu l’as prise et je ne peux te laisser faire ça.»

Parfois les objets volés représentent un manque, une compensation affective. Je me souviens d’un petit garçon dans une garderie qui emplissait ses poches de petits jouets appartenant au milieu de garde. Il traînait à la maison des parcelles de la garderie et surtout de l’amour de son éducatrice. Il se sentait seul et abandonné à la maison, à la suite de la naissance de jumelles qui prenaient tout le temps et l’énergie de la maman. Dans ce cas-ci, les vols se multipliaient et signifiaient un malaise, une détresse.

L’enfant apprend peu à peu la loi des adultes, développe progressivement son sens moral à travers les relations d’amour qu’il entretient. C’est par amour, pour maintenir la relation que l’enfant se soumet aux règles. Il est donc important qu’il sente que malgré la bêtise qu’il a faite vous continuez à l’aimer.