Dans le groupe des 18 mois à 2 ans, Les petits pieds potelés, il y a beaucoup d’énergie dans l’air. Josée aime bien mettre de la vie dans le local. La musique est omniprésente en tout temps, l’éducatrice trouve important de faire écouter plusieurs styles de musique pour développer les goûts musicaux de ses amis(es). Les instruments de musique sont à la disposition des enfants, les coins de jeux sont abondants afin d’offrir un choix varié  et de limiter l’attente. Par contre, Josée constate que dans son local il y a beaucoup de bruit. Les enfants pleurent beaucoup et elle observe que Mathis, à plusieurs reprises durant la journée, se met les mains sur les oreilles. Ce qui la questionne encore plus, c’est qu’elle doit dire régulièrement : « LES AMIS(ES) C’EST TROP FORT »

Il existe de nombreuses sources de bruit dans l’environnement qui peuvent à court terme engendrer du stress chez l’enfant et l’éducatrice. Le bruit peut créer aussi de l’insécurité chez l’enfant, de l’agressivité et une faible résistance à la maladie.  La tolérance au bruit varie d’une personne à l’autre.

Une étude qui a été effectuée auprès de 25 CPE démontre que le niveau de bruit de 66 décibels correspond à une conversation animée entre plusieurs personnes alors que 94 décibels est le niveau sonore d’une discothèque, où la communication est presque impossible. Il est reconnu scientifiquement qu’une personne exposée à 85 décibels de nombreuses années risque la surdité. L’enfant est à risque au même titre que l’éducatrice mais heureusement il n’est pas exposé à cette intensité assez longtemps pour en être atteint alors que l’adulte peut en souffrir.
Référence : Le magazine Enfants Québec novembre 2001, par Pauline Gravel.

Il existe des moyens simples dans l’environnement qui peuvent réduire le stress causé par le bruit :

  • Questionner la pertinence des choix musicaux et les moments appropriés pour en faire la découverte. Un bruit de fond continu et uniforme dans le but d’aider à la concentration chez l’enfant à peu d’effet.
  • Installer des coins de jeu pour réduire le bruit car ils regroupent un nombre restreint d’enfants à la fois.
  • Faire des choix judicieux de jouets, car certains peuvent être une source importante de bruit dans l’espace. Les jouets qui créent des sons aigus sont plus fatigants et irritants que ceux qui produisent des sons graves.
  • Laisser à la disposition des enfants un bac d’instrument de musique lorsque que l’éducatrice est disponible pour soutenir l’exploration.
  • Installer dans les coins de jeux une plus grande quantité du même objet. Le fait de réduire la variété chez le petit  limite ses frustrations.
  • Permettre  la manipulation, l’expérimentation et les découvertes avec des objets semblables. Les sons intermittents et irréguliers que créent la variété des jouets sont plus distrayants lorsque l’enfant se concentre que les sons continus, et ce, en particulier chez le petit.
  • La quantité de jouets disponible pour une période de jeu est aussi une source de bruit importante, deux stations de jeux pour le 18 mois à 2 ans aident l’enfant à être autonome dans son choix, limite le bruit et lui assure la sécurité dans l’espace.
  • Les bacs de jouets plus bruyants doivent être versés sur une surface de tapis, soit par terre ou sur une table avec une nappe qui absorbe le bruit.
  • Les balles de tennis aux pattes de chaises et de tables sont des moyens utiles de réduire le bruit.
  • Suspendre des tissus au plafond, ou simplement y installer le parachute de jeu dans un coin en particulier, permettra à l’enfant d’avoir un lieu pour se détendre et apaisera son niveau de stress.
  • Baisser l’intensité des lumières amène le calme dans le local.
  • Fixer du liège au bas des murs ou à l’arrière des meubles favorise une plus grande absorption du bruit.
  • Diviser la pièce pour créer plusieurs coins de jeux en utilisant l’ameublement. Cela évite la présence de grands espaces qui invitent le petit à courir.
  • Suspendre des tissus ou voilages aux fenêtres réduira aussi le bruit.
  • Offrir des moments d’animation au groupe d’enfants, comme par exemple raconter une histoire afin de rééquilibrer les énergies.
  • Doser les activités en passant d’une activité calme à une activité plus motrice ou l’inverse.

Le niveau acceptable du bruit de fond est déterminé par la capacité de l’adulte à entendre facilement les conversations entre les enfants. Il existe un appareil qui permet à l’éducatrice de tester le niveau de décibels dans son local. Plusieurs milieux ont recours à cet outil pour sensibiliser les enfants plus âgés à l’intensité du bruit.

Des grands moyens pour moins de brouhaha chez les petits pieds potelés !!

Pour en savoir plus sur le bruit ,www.asstsas.qc.ca
Sans Pépin : `Réduire le bruit dans les services de garde, solution acoustique`. Volume 8, numéro2, juin 2006